Ces ailes translucides

Toi tu veillais près du vent tu parlais un peu haché un peu happé Tu marchais foulais toutes les terres proches ou lointaines froides ou chaudes Tu éparpillais les ailes des papillons qui se posaient sur ta main parce qu'elles gênaient trop fines trop transparentes liées à trop de sensations fignolées comme des œuvres d'art

Au vent

Je regarde le jardin J'entends le vent Je vois les arbres, leurs branches en partance Comme un déchaînement de petites forces un va et vient dansant sur fond bleu Le vent aujourd'hui irise de bleu limpide Pas de plainte triste mais des formes dynamiques frôlant les espaces des oiseaux qui ce matin racontent la journée

In-perceptions

"De quoi contaminer toute la ville" (*), se dit-elle en longeant le parc, ses parterres débordant de fleurs embaumantes. Elle se sentait aveuglée par tous ces bleu, rouge, rose, jaune. Le violet même d'un arc-en-ciel agressif la suivait, décomposant autant les effluves que les formes. La matinée était particulière : ces images la frappaient en

Créer, imiter, créer….

"Il ne faut imiter que ce que l'on veut créer" (Georges Braque, Le jour et la nuit)... Encore faut-il vouloir, pouvoir créer. Il m'arrive chaque jour - ou presque - de me mettre en situation de faire quelque chose de mes mains ou de tenter de tirer de ma tête une réflexion. Cette recherche est

Poème physique

Je suis chemin, arbre et verdure Je fraye contre le bois des haies bois le sérum qui s'écoule des feuilles encore fraîches Je me protège des tempêtes internes des vagues de désir enfouies sous des chaleurs qui montent du ventre brûlent la gorge et font pleurer les paupières des rivières

Journal d’hiver

2 janvier ... Qu'il file vite cet hiver, simple fétu dans le vent ! Et qu'il est lourd en même temps. Lourd de bascule d'un parent, de la santé à la maladie. Le temps semble près de s'arrêter, les cellules épuisées incapables de se renouveler, le regard à peine reconnaissable, les jambes à l'arrêt. Le

Va savoir !

Ecrit à partir de vingt huit mots tirés de "Rien que la vie" - Alice Munro Le repos me rendait immobile. La rudesse des opinions prononcées avait agi sur mes nerfs. De nouvelles sensations, pourtant, me semblaient en accord avec de vieux poncifs que nombre de parents profèrent à leurs enfants. Brusquement, je fus consciente

Définitivement

Tant que tu me supportes j'avance Avec mes insomnies frileuses mes somnolences du matin mes mains inutiles et mes yeux vides Tant que tu aimes ma caresse timide mon air d'oiseau follet mon cou penché sur la lampe je m'éclaire et me colore Définitivement accrochée à tes bras et à tes pas