Exercices « Poésie-fiction »

Quelle nécessité m’avait poussé à monter ces escaliers, à escalader la paroi au risque de me tuer ? Personne ne m’y avait invité, pas même mon meilleur ami. Seul, j’avais dû jouer des épaules, serrer les poings pour éviter les dégâts. Je n’avais plus aucun doute : au bout du parcours, il y avait ce

In LE DEVERSOIR INVOLONTAIRE

Poésie pénurie - La poésie fatigue tout espoir, décourage le soulagement. La poésie des mots que l'on veut écrire soi-même. Celle des autres rend envieux le plus souvent, on sait que telle, ou même approchante, elle ne nous sera pas offerte facilement. Quand la première lettre du premier mot tarde à se tracer sur la

Jeu de massacre

S'ouvrir chaque matin à un parfum d'air pur pour que tout dans le monde donne sa pleine saveur et que chaque enfant marche où ses pas feront sens Mais l'amour vient de si loin pâli fatigué par les lames du temps aiguisées à notre esprit incrédule Le reconnaître est un jeu difficile et cruel

Perplexité

Comment s'adresser à l'homme assis dans la salle d'attente d'un cabinet de radiologie, portant à son revers une croix, discrète par sa taille et sa couleur, mais parfaitement visible sur son vêtement noir... En dehors d'un "bonjour" lancé timidement, je n'ai parlé à aucune des personnes présentes. Encore moins à l'homme d'église dont la présence

Correspondances …

« Les gravières s’étranglaient sous le fracas des pluies diluviennes. Dans le torrent, l’eau coulait visqueuse et sale. Autour de nous, seulement des champs déserts. Et pourtant on imaginait, là tout près, des animaux tanguer dans ce décor lunaire, gorges exsangues, langues acides. Nous savions qu’une louve antique, à l’amour viscéral et généreux, aurait été notre

Latitude Nord

A travers les îlots de neige, des lacs impulsifs. Sous les ciels bleus et blancs, venues des terres proches, des pierres rouges teintées de gouttes blanches. Rochers posés dans des parcs si rarement en fleurs, cimetières polychromes aux voix austères. Le pâle ciel ne vibre que d’îles de recueillement à peine troublées par la dislocation

L’été, et après…

Le ballon a crevé sous l'assaut de l'été, petite sphère abandonnée comme les jeux des enfants. Le froid l'a remisé au pied poussiéreux des arbres de l'automne, l'a caché sous les branches en train de tuer le temps des vacances. Les rires s'entendent, lointains Plus de jeux d'eau, la pluie mouille la vague ridée de