Retrouver au fond d’une armoire un vieux cahier de comptabilité utilisé comme carnet (pompeusement baptisé Journal) et replonger cinquante ans en arrière. Je trouve aujourd’hui l’image de ces enfants à la fois alertés, inquiets et innocents, judicieusement choisie pour orner le buvard. Ils (les enfants et le buvard !) m’avaient sans doute aidée à absorber
Elle jurait qu'elle n'aurait pas d'enfant. Peut-on jurer pareille chose ? Y penser comme à la décision d'une vie ? En tout cas, elle évitait les occasions de renier cette décision, donc de commettre l'acte sexuel qui aurait tout gâché. D'ailleurs, l'acte en lui-même ne la tentait pas vraiment. Ceci expliquant peut être cela... Un
Dans la houle d'été la fumée de la fournaise A la chaleur âcre des pins en feu mes pensées divaguent Eté précoce Des pluies de sable pour offrande Nuit et jour se succèdent sans frissons Routes écrasées Passants éblouis d'un soleil lourd Blés mûrs le long des routes grises et fumantes Aux carrefours brûlants Des
J'entends le crépitement du soleil qui bout sur les herbes Et elles s'enflamment quand la chaleur monte Je l'entends depuis l'enfance quand le lait brûlait dans la casserole en furieux débordement le long du fer chauffé à blanc J'entends le crépitement des voix de ces matins au sud de la ligne qui touchait les espoirs
C'était la dernière journée du séjour. On avait choisi ce troisième musée dans notre pérégrination familiale dans la ville du Nord. On avait trainé nos semelles sur les trottoirs et arpenté de nombreuses salles, pas à la recherche de l'art à tout prix, mais pour se mettre à l'abri de la météo de février. Le
Cinq textes, parus dans le n°97 de la revue Comme en Poésie, comme une "Météo intime"... Brûlante journée / plaquée au vent / et à ses poussières nomades // J'écoute les bruits / que seuls les insectes savent sauver / et je règle ma respiration à leur rythme // Eté étouffant que j'aime pourtant /
Il est deux heures et demi après la nuit. Un nouveau jour monte, plus clair, plus large. Et ceux qui le suivront le seront, il le faut. Ouf ! le souffle me revient, la respiration s’élargit, poumons au beau fixe, œil acéré, oreille à l’affut ! Et tout à coup, l’air a comme un relent
Il m’arrive souvent de lancer mentalement ce que j’appelle le jeu de la mémoire muette. Passer très rapidement d’un souvenir à un autre, laissant l’esprit, les yeux, les oreilles reconstituer un moment vécu il y a longtemps. Ce jeu est difficile, comment puis-je être sûre en l’espace de quelques secondes de retrouver tout ce qui