Haikus
Pomme empoisonnée
non non, toute de sucre
Croquer ses couleurs
Sous cette peau dorée
tous les parfums espérés
pour une vie de cocon
La couleur du fruit
au bord des yeux sa douceur
Chaleur d'un été
Les boules rouges
d'un Noël improbable
au sol se perdent
Un oiseau en automne
palette de chants
J'entends toutes ses couleurs
Les gouttes de pluie
noient mes cils et les arbres
Goûter le chagrin
Univers gris noir
souffles de furies anciennes
Saisir la clarté
Des oliveraies
fruits juteux sous la chaleur
Boire ce cadeau
Dans chaque flaque
pluie d'eau et de poussière
Laver le sale
Le chêne
frais et vert
un jour fane
Le ciel
comme une goutte rosée
me sourit
S'ébrouer
Jeter la fatigue
sur l'herbe fraîche
Des voix
par la cheminée
Instant de vie
Le jour
chasse la nuit
S'étonner
A l'heure moyenne
un rai
Le soleil jaunit
Ombre fragile
Le jour
me suit
Fenêtre allumée
Ma joue
pâlit
Le froid de janvier
déchire
l'année
Vent et bourrasques
Le chat
trottine
Chant des froidures
réchauffe
l'esprit
Dans la houle d’été
la fumée
de la fournaise
A la chaleur âcre
des pins en feu
mes pensées divaguent
Eté précoce
Des pluies de sable
pour offrande
Nuit et jour
se succèdent
sans frissons
Routes écrasées
Passants éblouis
d’un soleil lourd
Blés mûrs
le long des routes
grises et fumantes
Aux carrefours brûlants
Des pensées
échauffées et apeurées
L’eau perle
au front
Absente des sources
Eau courant
le long du chemin
Rien qu’un souvenir
Terre craquelée
Les pensées
s’étiolent au soleil
Confort d’un soir
doux et lent
Matin oppressant
A qui chantes-tu
rossignol ?
Au soleil jaune !
Récolter le fruit
mûr et coulant
C’était avant
Pies rapaces
épient
les miroirs de l’été
Quand sortir
et humer
le matin en éveil ?
Roses fanées
Si vite
en automne