Tant que tu me supportes j'avance Avec mes insomnies frileuses mes somnolences du matin mes mains inutiles et mes yeux vides Tant que tu aimes ma caresse timide mon air d'oiseau follet mon cou penché sur la lampe je m'éclaire et me colore Définitivement accrochée à tes bras et à tes pas
La part éphémère de chacun se délite Peu à peu la buée brouille le regard et la pensée se voile Ne reste que l'ombre de chaque particule une ombre fixe parce que nous le décidons parce que son idée même nous rassure Mais le tout finira par se fondre dans cette ouate incolore et
Je suis d'ici non d'ailleurs pas encore d'au-delà Etre là sans aimer ici Celui qui me parle de ce pays ne me séduit pas Rien ne peut m'y accorder que mes pas et quelques souvenirs Rien ne m'y ressemble que le ciel gris ou bleu chaud ou glaçant des matins d'enfant Ce pays là ne
Que faisons-nous d'autre que guetter ? Le mot-signal L'envol un matin Les bruits et les chants Une couleur une fleur Le rire qu'on espère Guetter le rare et le connu Que faisons-nous d'autre ? * Tant de desseins escaladés jusqu'en haut des précipices A vous donner la nausée Souffle coupé Prendre le temps et le
Tu t'es réveillé la joue dans le feu Tu m'as dit "il brûle des regrets dans les arbres Je t'ai répondu "pourtant jamais je n'oublierai la chaleur boisée de tes bras
La fée Mélusine se prendrait pour moi, une image coloriée, féconde et légère. Je la suis dans des méandres d'enfance, mais la garder auprès de moi adulte, me gêne, m'oppresse. Une fée pour quoi faire, une gardienne, une mégère ... Apprivoise-la disent mes sens, mets-la au pli dit mon cerveau. J'en connais pourtant une gentille
Il y a près du village une chapelle semblable à une bergerie Sa voûte est taillée aux proportions d'un troupeau et d'un berger pas plus grand que ses bêtes Sous l'arceau bas et lumineux la poussière des siècles est intacte Le berger et son troupeau y ont sculpté leur ombre
Des maisons alignées pas farouches mais hagardes habitées par des femmes des hommes pas farouches parfois hagards L'humanité en minuscules dans un village quelconque ° Le village est un abri pernicieux Il attise les bruits rapproche les limites Quand prendrons-nous l'envol qui sauve ? ° Dans chaque village respire une pierre qui a recueilli les