Brume épaisse d'une encre qui asphyxie autour d'un pot de verre béant attendant le plongeon d'une plume. Chaleur du dessin des lettres sur une page blanche. Petits caractères en pattes d'insectes... Ils seront jugés poètes conteurs d'histoires importunes.
Avant j'allais faire mes prières sur le dos des collines, au long des chemins. Et il y avait toujours un monument de pierres pour entendre ce que j'avais à dire aux herbes bleues, au ciel vert et au vent fluet. Oui, il y avait cela.
Écoute il pleut ! Entends il vente ! Au long des âges la course du soleil a déroulé les journées de patience L'homme a attendu le passage des pluies la piqûre du vent, la roue du moulin enfin en marche, ses ailes au ciel encore une fois envolées Écoute il pleut ! Entends il vente !
Un jour, dans ma maison je mettrai, posé sur ses quatre pieds, un fauteuil aux bras forts je déroulerai un tapis comme une ombre jetée sur le chemin je dresserai la table chargée de nourritures substantielles je remplirai les cruches de vin et d'eau fraîche je trancherai le pain qui aura la couleur et l'odeur
D'origami en écaillures d'azur le fleuve scintille près des perce-pierres blutés. Inopiné, il arraisonne et enrôle les malouines survivances. Chut ! Écoutons ses murmures d'émotion !
un rêve un son paroles éteintes sous le long cours des naissances aux couleurs de peau à l'odeur de pays exotiques comme avant le long voyage étoiles écrasées hier dans le rêve merveilleux envols de nuits étranges quand le lac scintille quand le matin éveille l'oiseau inscrit sur mon front endormies les plaintes sous ce
C'est l'hiver dans une lumière éclatée sur les champs de neige du Nord. La ville se colore tout doucement, se couvre de glace, de givre pour briller autrement. Lentement les hommes s'y promènent, pantins habillés de laine molle et chaude. Ils iront ainsi, marionnettes patientes, attendant le retour des jours longs.