Catégorie : Impressions & Souvenirs

Rock around the Chapel

Quelque part une chapelle éventrée dé-visagée dé-vitraillée Des images de destruction et d'abandon indiscrètes et blessantes se lovent grossièrement sous la voûte absente Et en s'éloignant tristement on peut entendre un chant écorché monter de ce lieu profané

Humeur

Septembre va se terminer, fermer la gueule de l'été pendant que les nuages s'amoncellent ici ou là, prêts à éclater au-dessus de quelque tête. Septembre est sale et méchant, tête de mule et ventre d'ingrat. Septembre n'a rien qui vaille la peine de s'y étendre. Sa couverture annonciatrice d'hiver est déjà tachée d'ombres. En quel

Années soixante

La plage des années soixante existe encore. Je l'ai rencontrée, je dirais même que je la rencontre chaque année depuis toujours. Mêmes longues étendues de sable fin, mêmes dunes retenues par les ganivelles, mêmes drapeaux annonçant le calme ou la nervosité des vagues. Début juillet il est encore possible, comme soixante ans plus tôt, d'étaler

Quelque chose de rouge et de feu

Je cherche le souvenir de nos maisons pour y marcher sur les pavés rouges Je cherche les odeurs de sueur du travail Je cherche une chanson ses intonations bleues dans les soirs d'enfant Je cherche les mouvements les bras agités des parents Je cherche quelque chose d'eux que j'ai gaspillé quelque chose de rouge et

Lettre à une soeur

Temps inédit. Moi ici, toi là-bas. Nous voilà vivant pour la première fois depuis quatre décennies la même situation. Je t'imagine dans ta ville, ton quartier, quasi immobile dans un appartement. Tes cheveux gris sont retenus par deux bandeaux serrés sur la nuque. Tes yeux verts peut être un peu éteints maintenant regardent autour de

Un amour de Pat

Dis, Patrick, tu les aimes pas les Martin-Rungis ? C’est bien vrai que tu préfères les Montès ? Patrick ne répond pas. Il ne répond pas aux questions bêtes. Sa cousine Aline, c’est la championne des questions bêtes. Qu’est ce que ça peut bien lui faire qu’il préfère celui-ci ou celle-là. De toute façon, c’est elle qu’il

Laisser verdure…

A G. Sand Ancolies et mauves luisent et poussent dépôt incessant sur ce sol absent et cette terre brune La senteur du fumier en écharpe la verdure continue de montrer sa face vive crie et rit, jure et jubile sur le tapis de graminées et le talus de plumes riche des nourritures Laisser encore verdure

Eloïse

Elle était née avant la guerre. Au mois d'août de l'année où les premiers congés payés avaient entraîné sur les routes de France quantités de familles ouvrières. La sienne n'était pas encore de celles qui allaient adopter les loisirs. Son père, arrivé seulement une dizaine d'années plus tôt de Lombardie, quasi analphabète, vivait certainement de