C'était une maison de chaux, presque troglodyte. A l'intérieur, sur ses murs blanchis, une peinture rouge dessinait des mains. Elles formaient une guirlande qui enserrait les pièces, les reliaient les unes avec les autres, courant de bas en haut. Et de chaque doigt naissaient d'autres mains. Cette image rappelait les peintures et dessins de Cocteau
Retrouver au fond d’une armoire un vieux cahier de comptabilité utilisé comme carnet (pompeusement baptisé Journal) et replonger cinquante ans en arrière. Je trouve aujourd’hui l’image de ces enfants à la fois alertés, inquiets et innocents, judicieusement choisie pour orner le buvard. Ils (les enfants et le buvard !) m’avaient sans doute aidée à absorber
Il m’arrive souvent de lancer mentalement ce que j’appelle le jeu de la mémoire muette. Passer très rapidement d’un souvenir à un autre, laissant l’esprit, les yeux, les oreilles reconstituer un moment vécu il y a longtemps. Ce jeu est difficile, comment puis-je être sûre en l’espace de quelques secondes de retrouver tout ce qui
Imaginons une naissance. Imaginons que le vrai spectacle soit cette naissance. Il faudra tant d'images pour la matérialiser, des couleurs et des gris faufilés de lumière. Imaginons que le bleu soit plus vraisemblable. Il aura un air de ciel pur ou simplement voilé de nimbes légères. Il faudra aussi des sons, des voix, qu'une voix
A travers les îlots de neige, des lacs impulsifs. Sous les ciels bleus et blancs, venues des terres proches, des pierres rouges teintées de gouttes blanches. Rochers posés dans des parcs si rarement en fleurs, cimetières polychromes aux voix austères. Le pâle ciel ne vibre que d’îles de recueillement à peine troublées par la dislocation
Le ballon a crevé sous l'assaut de l'été, petite sphère abandonnée comme les jeux des enfants. Le froid l'a remisé au pied poussiéreux des arbres de l'automne, l'a caché sous les branches en train de tuer le temps des vacances. Les rires s'entendent, lointains Plus de jeux d'eau, la pluie mouille la vague ridée de
A bien y repenser, le premier souvenir de mes années de danse est olfactif, il se fige dans l'atmosphère confiné et parfois un peu lourde des salles de cours où se succédaient un si grand nombre de gamines de septembre à juin. L'école occupait le premier étage d'un bâtiment vétuste où les odeurs propres aux