Catégorie : Ecrits courts

Vaguement…

Je sens que je me délite. Je vogue au-dessus des clameurs, des mouvements extérieurs. Je respire difficilement, je caresse ma peau ambrée pour me sentir vivant. Il y a quelques jours encore, j'allais bien. Et depuis cet instant, le flou, le trou, cet abysse où je plonge. Membres sans muscles, tête sans réflexion, poumons sans

Haïku, pourquoi pas…

Le haïku naît devant un feu de bois, une lumière matinale, un jour de pâle ciel de pluie. Il est joie vive d’un instant, rumeur bruyante de solitude. Il s’écrit sans rime, en écho à des profondeurs inexprimées, effluves à fleur de peau. La beauté ou la tristesse lui donnent sa légèreté ou sa torpeur.

Mes petites bêtes

Non, ce ne sont pas des monstres, ces petites bêtes qui me chatouillent l'existence, qui la dérangent par ci par là... Ce sont des êtres tout bêtes au contraire, sans grand penchant pour le raisonnement, l'analyse et la réflexion. Ils vivent le quotidien, une vie et rien d'autre, des jours à la queue leu leu,

L’ivre de lumières

~ Ma lumière n'est pas la tienne, je la cache au fond de mes yeux ~ Le rai du matin est-il fils d'un rêve ? ~ Si lumière il y a, alors l'obscurité me berce ~ Enfant des lumières ou enfant des sagesses ? ~ Lumignons et lampions accrochés sous mes paupières les soirs de

Confession

Jusqu'à quand était-elle restée fidèle ? Sa part de femme normande diablement piquante avait toujours été pour toi une évidence. Dans ce livre, ses déclarations avaient fait un véritable fracas

Daguerréotype

La photo ancienne que je tiens dans les mains montre la nudité de deux corps athlétiques. Une femme jeune, aux cheveux longs, frisés et bruns. Un homme blond au torse musculeux ne montrant aucune pilosité. Sur ce cliché noir et blanc, le décor est réduit au minium, un tapis ou plus exactement une peau animale

Le géranium rouge

Un volet s'ouvre en claquant contre la façade jaune de la villa. Au bout du jardin, le lac de Côme brille faiblement sous le premier soleil. Elle avance le pot de géranium au plus près du jour. Il faut arroser les plantes ce matin, des amis lui ont dit que les géraniums, ça aime l'eau !

L’air de rien…

L’atelier est désert quand il entre. La radio est branchée sur la matinale de France Musique. Benjamin doit être en train de vernir une guitare dans la petite pièce fermée. Des tables d’harmonie sont accrochées à des fils tendus sous le plancher de la mezzanine. Sur le bois blanc et brut se détachent les rosaces