Entre les pavés, les herbes

Je me glisse dans une robe de serpent
pour observer le monde tout petit autour de moi.
Je vois les recoins de l’espace à cette échelle
et je vis dans ma nouvelle peau.
……..
J’ai traversé ta croisée et tu m’as aimée.
On s’est amalgamés,
on n’a pu défaire les tiges
autour de nos corps
et on a vécu plus vieux que des enfants.
………
La balançoire grince sous les branches
et le vent secoue le jardin clos
empli de l’odeur des feuilles suries.
Je te vois courbé vers le sol jonché
essayer de sauver la dernière fleur épanouie.
Il faudra nous reposer c’est ainsi.
……..
Treize heures trente en automne.
Dans le silence le seul ronronnement de l’ordinateur,
une voiture au loin sur le chemin.
La fenêtre montre la campagne morne monotone et mourante,
les feuilles tombent sans bruit.
Il y a des années le battement de l’horloge aurait habité la maison
aujourd’hui
non.

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