Dehors les arbres dans le vent
et l’enfant espère tout
quand le froid fige ses mains pâles
Dehors il entend peut être
bruisser le ruisseau des premiers jours
°
Embrasse-moi
Je flotterai
au-dessus des arbres
J’aurai des envies
dans les yeux
Je serai prête
à caresser le ciel
Embrasse-moi
sinon je n’allaiterai
plus aucun arbre
°
Des brassées d’aiguilles piquantes
comme des outils brûlés à la chaleur de midi
étales sur le sol
La chaussée roussie des pinèdes
ferme l’horizon
dans l’odeur chaude du tapis cuisant
Je marche sur les aiguilles
me faufile entre les brindilles
Je ne laisse qu’une trace bruissante
mon poids s’amenuise
Je déambule dans le sous-bois
où crisse le végétal
prêt à s’enflammer
Au soir je m’endormirai
dans la chaleur
de mes pas d’enfant